Investissement responsable : briser cinq mythes pour bâtir un meilleur portefeuille
BMO Gestion privée - 22 septembre 2023
Trop de gens croient toujours que ce qui est bon pour l’âme, ou pour la société, n’est pas bon pour le portefeuille ou le résultat net.
Trop de gens croient toujours que ce qui est bon pour l’âme, ou pour la société, n’est pas bon pour le portefeuille ou le résultat net. C’est l’un des nombreux mythes qui ont poussé certains investisseurs à ne pas en apprendre plus sur l’investissement responsable (IR) (et à potentiellement rater des occasions en cours de route). Même si l’investissement fondé sur la conscience a peut-être été l’un des premiers motifs derrière l’IR, son bien-fondé aujourd’hui va bien au-delà de la vision du monde de quiconque.
À la base, selon Matthew Soegtrop, directeur général de l’investissement responsable à BMO Gestion privée, l’IR est une stratégie d’atténuation des risques qui guide également les investisseurs vers des sociétés à l’avant-garde d’une économie en évolution.
Voici un aperçu de certains des mythes entourant l’IR :
Mythe no 1 : Vous devez sacrifier le rendement
M. Soegtrop affirme que l’IR peut améliorer le rendement et réduire votre risque plutôt que nuire à vos rendements. Certains indices ESG ainsi que les stratégies ESG individuelles populaires ont surpassé leurs indices de référence traditionnels à long terme, parfois de façon importante. La Stratégie mondiale toutes capitalisations de l’environnement Mackenzie Greenchip[1] (qui est également offerte sous forme de fonds ayant remporté un prix Lipper) investit dans la transition énergétique et a inscrit un rendement de 18 % au cours des cinq dernières années, ce qui est nettement supérieur au rendement de 8 % généré par son indice de référence, l’indice MSCI Monde tous pays. Voici un aperçu de certains des placements ESG les plus performants de la plateforme de BMO Gestion privée par rapport à leurs indices de référence ainsi qu’à un indice ESG plus général.
Source: Morningstar Direct
Peu importe ce que certains pensent des changements climatiques et des entreprises qui investissent dans l’impact social, ces enjeux représentent des risques qui pourraient gruger les résultats d’une entreprise au fil du temps.
Les sociétés dotées de solides politiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) pourraient attirer une prime des investisseurs. « Les fournisseurs, les acheteurs et les clients ne veulent pas faire affaire avec des entités qui sont perçues comme nuisant à l’environnement ou à des considérations sociales », explique M. Soegtrop. À mesure que les marchés publics deviennent plus transparents, il est plus facile pour les investisseurs de repérer les mauvais joueurs. Les entreprises le perçoivent également dans ces termes. Un récent sondage mené par l’Institut pour le climat de BMO auprès des petites et moyennes entreprises a révélé que près du tiers des entreprises américaines qui ont des plans de lutte contre les changements climatiques en ont parce qu’elles s’attendent à ce qu’elles améliorent leur rentabilité ou la valeur de leur action.
Mythe no 2 : L’investissement responsable consiste à éviter certains secteurs
Selon M. Soegtrop, c’est peut-être vrai, mais il y a beaucoup de nuances à apporter. « Fondamentalement, les facteurs ESG n’ont rien à voir avec l’exclusion, dit-il. La priorité est l’atténuation des risques. » Plutôt que d’éviter les sociétés, il s’agit d’utiliser le cadre ESG pour évaluer les risques et les occasions qui peuvent se présenter à une société donnée.
BMO adopte une approche selon laquelle il est important de travailler avec les clients et les secteurs comme les combustibles fossiles pour les aider à réduire leurs émissions de carbone. Soegtrop explique que le dessaisissement ne fait que changer la propriété de ces actifs, et non leur mode d’exploitation. « Il faut se salir pour être propre », explique-t-il en citant l’un des sous-conseillers de BMO Gestion privée, qui est gestionnaire de portefeuille pour l’un des fonds de transition énergétique. En fait, une étude de The Economist a révélé que de 2020 à 2022, des sociétés ouvertes ont vendu des actifs liés aux combustibles fossiles pour répondre aux considérations ESG, mais ces actifs sont toujours opérationnels. Les sociétés de capital-investissement ont acheté pour 60 milliards de dollars américains d’actifs liés aux combustibles fossiles de 2020 à 2022.
« Cela dit, il n’existe pas d’approche universelle dans le domaine de l’IR. Au bout du compte, si un investisseur ne veut pas détenir un certain secteur ou une certaine société pour des raisons politiques, personnelles ou religieuses, nous serons heureux de lui recommander une solution appropriée qui correspond à ses valeurs. »
Mythe no 3 : C’est une mode passagère
En plus d’exister dans sa forme actuelle depuis environ 40 ans, l’IR est l’un des secteurs d’investissement qui connaît la plus forte croissance, selon M. Soegtrop. Les gestionnaires d’actifs prennent l’intégration des facteurs ESG très au sérieux. Nombreux sont ceux qui vont au-delà de l’examen de la structure du conseil d’administration et qui prennent plus au sérieux les facteurs sociaux et environnementaux. L’Institut pour le climat de BMO a constaté que près de 70 % des petites et moyennes entreprises s’attendent à ce que les effets physiques des changements climatiques perturbent leurs activités à un moment donné au cours des cinq prochaines années, et nombreuses sont celles qui affirment que les conditions météorologiques extrêmes posent déjà des problèmes.
Une autre raison pour laquelle ce n’est pas une mode : les investisseurs plus jeunes sont également plus sensibles à l’investissement responsable. M. Soegtrop en a fait l’expérience directe, se souvenant d’une réunion récente au cours de laquelle une mère a fait participer sa fille à une conversation sur leur portefeuille. « Tout ce que sa fille voulait savoir, c’était ce que nous faisions sur le plan du développement durable, explique-t-il. Si cela commence maintenant, à quoi cela ressemblera-t-il dans 10 ans? »
Mythe no 4 : C’est trop politique
Il existe des tendances mondiales très claires qui soutiennent un processus ESG bien défini, peu importe le parti au pouvoir. La transition climatique est une occasion de placement historique, que tout le monde peut appuyer, souligne M. Soegtrop. « Demain, plus d’argent sera consacré à la transition énergétique qu’aujourd’hui », affirme-t-il.
Il se souvient d’avoir rencontré un client fortuné dont l’argent était entièrement immobilisé dans le pétrole et qui s’inquiétait des stratégies d’IR. Dans de telles situations, M. Soegtrop aime maintenir la conversation axée sur les avantages de la diversification, en utilisant l’IR comme couverture ou comme flux de rendement différencié. « Du point de vue des placements, l’occasion est tellement intéressante », souligne-t-il.
Mythe no 5 : Les stratégies d’IR ou ESG sont toutes identiques
Dire que toutes les stratégies d’IR ou ESG sont identiques revient à dire que tous les fonds américains sont identiques. Au Canada, 94 % des gestionnaires d’actifs affirment qu’ils intègrent les facteurs ESG d’une façon ou d’une autre, selon M. Soegtrop. Mais il soutient que si vous voulez investir de façon responsable, vous devez examiner de près la stratégie. « Connaître la composition du conseil d’administration ou la rémunération des membres de la direction ne devrait être qu’un strict minimum dans l’examen d’une occasion de placement, souligne M. Soegtrop. L’importance de l’intégration des facteurs ESG et les nuances de ce qu’un produit d’IR achète doivent être comprises, car ce n’est pas binaire. »
Lorsqu’on parle de ces mythes, ce qu’il faut retenir, dit M. Soegtrop, c’est qu’il existe d’importantes distinctions subtiles dans le secteur de l’investissement responsable. Les investisseurs doivent aller au-delà des mots à la mode et des descriptions globales et examiner la valeur que ces placements peuvent offrir à leurs portefeuilles. L’examen attentif est sain et bienvenu, dit-il.
L’investissement responsable va bien au-delà de la satisfaction de savoir où l’on place son argent. Il s’agit également d’un outil essentiel pour vous aider à gérer les risques de votre portefeuille. Et cela, ce n’est pas un mythe.
[1] La Stratégie mondiale toutes capitalisations de l’environnement Mackenzie Greenchip est un mandat institutionnel géré par l’équipe de Mackenzie Greenchip depuis sa création en janvier 2008. La Stratégie peut être achetée sur la plateforme de BMO Gestion privée dans un format de fonds d’investissement public (Fonds mondial toutes capitalisations de l’environnement Mackenzie Greenchip), qui a été créé en octobre 2018, et dans un format de fonds en gestion commune (Fonds mondial de l’environnement Mackenzie Greenchip), qui comporte un chevauchement d’environ 90 % avec la Stratégie toutes capitalisations Mackenzie Greenchip.
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