L’art d’investir dans l’art

BMO Gestion privée - 6 décembre 2023
L’argent ne pousse pas dans les arbres, mais vous pouvez l’afficher au mur. Les œuvres d’art font tourner les têtes depuis des siècles, mais comme leur valeur a augmenté au cours des dernières années, certains investisseurs admirent maintenant leurs
Femme regardant l'art dans une galerie d'art

L’argent ne pousse pas dans les arbres, mais vous pouvez l’afficher au mur. Les œuvres d’art font tourner les têtes depuis des siècles, mais comme leur valeur a augmenté au cours des dernières années, certains investisseurs admirent maintenant leurs œuvres autant parce qu’elles sont un joyau qu’en raison de leur capacité à faire croître leur portefeuille.

L’art a été l’actif de luxe qui a affiché le meilleur rendement en 2022, avec une hausse de la valeur de près de 30 %. Pour ce qui est de la dernière décennie, la hausse s’est établie à plus de 90 %. Bien que la vente de collections d’une valeur de plusieurs milliards de dollars et d’œuvres rares évaluées à plusieurs millions de dollars puisse fausser les données sur l’activité du marché des produits de luxe, vous n’avez pas besoin d’un Banksy ou d’un Pollock sur les murs de votre maison ou de votre bureau pour vous considérer comme un investisseur amateur d’art.

Toutefois, avant de vous retrousser les manches et de vous rendre à une vente aux enchères, vous devez tenir compte de quelques éléments pour devenir un investisseur sérieux dans ce marché.

Ce qu’il faut savoir avant d’investir dans l’art

Comme pour tout placement, vous devez faire vos recherches. Alexander Jansen, stratège, Placements au Bureau de gestion familiale de BMO, affirme que le marché de l’art est un milieu dans lequel il peut être difficile de faire des prévisions et de cerner les tendances. Avoir le réseau approprié peut aider, explique M. Jansen, mais vous probablement voudrez d'abord profiter de l'art.

Lydia Abbott, vice-présidente, copropriétaire et associée de Cowley Abbott, une entreprise de commissaires-priseurs d’œuvres d’art établie à Toronto, est une personne de référence pour les investisseurs à valeur nette élevée qui souhaitent obtenir des conseils sur tout ce qui touche de près et de loin au monde de l’art. Elle peut aider les gens à tirer parti des tendances, mais elle précise que le marché est nuancé et peut être imprévisible. « Il s’agit d’un secteur très difficile à évaluer correctement, et vous avez besoin de fonds conséquents pour y arriver », dit-elle.

C’est pourquoi il est très important de trouver tout d’abord des œuvres qui font résonner quelque chose en vous. « Prenez le temps d’admirer l’œuvre, puis réfléchissez à la façon dont elle s’intègre à votre portefeuille de placements », explique Mme Abbott, alors qu’elle se trouve devant une œuvre représentant la baie Georgienne de Frederick Varley, membre du célèbre Groupe des sept, et devant un autoportrait méditatif d’un peintre québécois de l’histoire du Canada, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté. Elle souligne également que même si les œuvres de renom qui attirent des millions de dollars à la vente aux enchères font les manchettes, la plupart des collectionneurs envisagent d’acheter des œuvres d’art d’une valeur de 5 000 $ à 50 000 $.

Comment évaluer une œuvre d’art

L’évaluation d’une œuvre d’art peut être un art en soi. À l’automne 2013, Banksy, l’insaisissable et célèbre graffiteur, a réalisé une expérience de réflexion à Central Park, à New York, pour montrer à quel point la notion de valeur peut être subjective. Il a mis sur pied un simple kiosque avec un vendeur ambulant et quelques-unes de ses œuvres originales. La plupart des gens ont ignoré le tout, mais les rares personnes qui se sont arrêtées pour acheter une toile ont apparemment dépensé aussi peu que 60 $ US pour une œuvre qui pourrait aller chercher dans les 40 000 $ US.

Ce sont des histoires comme celle-là qui font en sorte que les évaluations semblent arbitraires pour les néophytes, mais certains facteurs courants peuvent influencer les données. Voici les plus évidents : le nom de l’artiste, le support utilisé et la taille de l’œuvre. Cela dit, les détails concernant son acquisition, ses différents propriétaires et des renseignements potentiels pouvant prouver son historique peuvent également influencer la valeur, explique Mme Abbott. La comparaison avec le prix de vente d’œuvres du même artiste peut aussi aider à établir la valeur, mais la période de création et le style utilisé doivent être les mêmes.

Lorsque vous achetez une œuvre d’art originale, il est important de consigner des renseignements la concernant pour authentifier son histoire. Être en mesure de faire le suivi de l’historique du processus de vente joue un rôle essentiel, explique M. Jansen. Cela signifie qu’il faut recueillir le plus de renseignements possible sur les ventes antérieures lorsque vous achetez des œuvres d’art, puis conserver des documents (comme l’acte de vente) pour les montrer aux acheteurs éventuels au moment de la vente, explique-t-il.

Mme Abbott ajoute qu’il peut également être judicieux de joindre ces renseignements directement au verso d’une œuvre. « Par exemple, lors d’une recherche, une lettre datant des années 1920 peut se retrouver à l’envers d’un tableau. C’est incroyable! », explique-t-elle. « Rien ne surpasse les renseignements sur un support physique. Où que l’œuvre soit déplacée, son historique la suit. »

L’opinion d’un acteur externe peut aussi vous aider; un conservateur de musée ou une maison de vente aux enchères peut vous soutenir dans l’évaluation de la valeur d’une œuvre.

La nature fiscale de l’art

Si vous achetez une œuvre d’art, vous espérez qu’elle prendra de la valeur, mais n’oubliez pas de tenir compte des répercussions fiscales potentielles. Toute augmentation de la valeur à partir du moment de son achat ou de son obtention dans le contexte d’un héritage sera éventuellement imposée à titre de gain en capital sur une vente réelle ou présumée, explique Andy Guidi, directeur général, Planification fiscale à BMO Gestion privée.

Bien que tous les gains en capital que vous tirez d’une œuvre soient assujettis à l’impôt, vous pourriez ne pas être en mesure de réclamer une perte en capital si sa valeur diminue. Au Canada, l’art est habituellement considéré comme un bien meuble déterminé en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu, et il s’agit d’un sous-ensemble du bien à usage personnel. Bien que les pertes sur les biens à usage personnel ne puissent pas être réclamées, si vous subissez une perte en capital sur un article considéré comme un bien meuble déterminé, elle peut être déduite d’un gain en capital réalisé sur un autre bien meuble déterminé, explique M. Guidi.

Les règles fiscales considèrent qu’une vente à la juste valeur marchande (JVM) a lieu au moment d’un décès, alors préparez-vous aux répercussions potentielles sur votre patrimoine. Vous devez donc mettre de l’argent de côté pour couvrir tout impôt à payer ou souscrire une assurance vie pour couvrir le montant de la facture, explique M. Guidi. L’utilisation d’une assurance vie pour couvrir une obligation fiscale au décès est particulièrement importante si la valeur de la succession est liée à des actifs non liquides, comme une entreprise et des biens immobiliers. De plus, cela vous permet d’équilibrer les parts d’héritage des héritiers. Par exemple, la personne qui désire garder une œuvre d’art payera à l’autre héritier la moitié de la valeur du produit de l’assurance vie.

Le don d’une œuvre d’art à un membre de votre famille est un autre cas où les règles fiscales considèrent que l’œuvre est vendue à la juste valeur marchande. Par exemple, si un parent souhaite faire don d’une œuvre d’art de la collection personnelle de la famille à son enfant, il devra déclarer la disposition à la juste valeur marchande à la date du don. Ce transfert pourrait entraîner un gain en capital imposable si l’œuvre d’art a pris de la valeur.

 

Trouver sa place dans le monde de l’art

Bien que les conseillers puissent vous aider à investir dans des actions et des obligations, la plupart d’entre eux ne sont pas en mesure de trouver et d’acheter des œuvres d’art pour leurs clients. Le Bureau de gestion familiale de BMO a toutefois un vaste programme de partenaires externes qui peut mettre les clients en contact avec des artistes et des conservateurs de musée. M. Jansen se souvient d’avoir suscité l’enthousiasme d’un couple lorsque ce dernier a appris qu’il serait en mesure de rencontrer un certain artiste grâce à ses contacts. « Nous avons tiré parti de notre programme de partenaires externes et avons été en mesure de mettre en contact le client avec l’artiste pour qu’ils puissent dîner ensemble à New York », explique-t-il.

Aller aux enchères pour comprendre leur fonctionnement est une autre excellente façon d’apprendre, suggère Mme Abbott. Vous pouvez également participer à une enchère en ligne, même si cela n’a pas le même effet qu’une participation en personne. Les enchères peuvent sembler intimidantes, mais vous n’avez pas besoin de vous inscrire pour participer à une vente et il n’y a jamais de pression pour faire une offre, explique-t-elle. « Vous pouvez simplement examiner la salle », explique-t-elle. « Voilà une excellente façon d’en apprendre davantage à ce sujet. »

 

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