Les trois comportements qui vous font paniquer en période de turbulences sur les marchés

Tout le monde sait que les marchés peuvent monter et baisser, mais cela ne rend pas les hauts et les bas plus faciles à supporter. Lorsque les marchés baissent, votre premier réflexe pourrait être de chercher un antiacide et de trouver des moyens de réduire vos pertes, mais même si cela pourrait procurer un certain soulagement émotionnel à court terme, cela peut avoir des effets secondaires durables sur la santé de votre portefeuille.

Selon un rapport de Morningstar publié en 2021, liquider votre position pendant les périodes de forte volatilité des marchés pourrait être l’une des dernières choses que vous voulez faire. L’analyse a révélé qu’un investisseur qui avait manqué les deux meilleures journées de négociation entre le 20 juin 2008 et le 16 avril 2021 verrait son portefeuille reculer de 19 %, comparativement à quelqu’un qui avait conservé ses placements ces jours-là. C’est important, car ces deux jours (le 14 octobre 2008 et le 24 mars 2020) ont suivi de fortes baisses du marché.

Rester calme face à la volatilité des marchés est plus facile à dire qu’à faire, en partie parce que la nature humaine nous pousse à nous inquiéter. Alors, comment pouvez-vous garder le cap pendant les hauts et les bas du marché? Voici quelques idées.

Ne suivez pas la foule

La finance comportementale nous apprend que l’une des raisons pour lesquelles les gens paniquent en période de baisse du marché, c’est que tout le monde ressent aussi de la panique. Si d’autres commencent à liquider leurs portefeuilles, vous serez plus enclin à suivre la vague. C’est ce qu’on appelle le comportement grégaire. En 2022, une étude a révélé que ce comportement se produit lorsque les gens ne tiennent pas compte de leurs propres signaux ou des données fondamentales du marché et suivent le comportement des autres.

Pour éviter les comportements grégaires, vous devez être attentif à vos propres croyances. Selon l’école de commerce INSEAD, il est important de favoriser la pensée indépendante en posant des questions et en s’informant, en évaluant continuellement ses propres opinions, en sachant qu’un grand nombre de personnes peuvent avoir tort et, peut-être le plus important, en attendant avant de réagir. « Attendez d’agir jusqu’à ce que vous ayez évalué la situation et que vous soyez pleinement conscient de ce qui se passe », a écrit Manfred F.R. Kets de Vries, professeur de leadership, dans un article d’INSEAD.

De plus, n’oubliez pas que même si la volatilité est toujours stressante sur le coup, les hauts et les bas ont rarement un impact durable si vous avez un horizon à long terme. Comme vous pouvez le voir dans ce graphique, la volatilité diminue à mesure que vous conservez vos placements.

 

Le passé ne prédit pas l’avenir

La plupart des experts financiers se tournent vers le passé pour tenter de tirer des enseignements pour l’avenir, mais les investisseurs doivent veiller à ne pas accorder trop d’importance à ce qui s’est passé auparavant. Il existe un concept comportemental appelé le biais expérientiel (également connu sous le nom de biais de récence), qui pousse les gens à croire qu’un événement récent qu’ils ont vécu est susceptible de se reproduire.

Par exemple, ceux qui ont vécu la récession de 2008 se sont peut-être sentis un peu plus paniqués que d’autres au cours des deux dernières années, lorsque les marchés étaient en baisse et que tout le monde parlait d’une récession. Cependant, si ces souvenirs vous avaient fait vendre, vous n’auriez pas profité des gains importants d’une année 2023 sans récession. N’oubliez pas que ce n’est pas parce que les souvenirs des événements passés sur les marchés remontent à la surface en période de crise que les choses vont se dérouler de la même manière qu’auparavant.

Faites une promenade

La dernière fois que vous avez été confronté à une situation stressante, vous vous êtes probablement précipité dans l’action, en envoyant des courriels et en mettant votre cerveau en ébullition pour essayer de trouver le meilleur moyen de désamorcer le problème. Il en va de même en période de turbulences sur les marchés. C’est ce qu’on appelle le biais d’activité, qui pousse de nombreux investisseurs à tenter de régler un problème qu’ils devraient plutôt laisser de côté. Cela peut comprendre la liquidation d’un placement, mais aussi l’achat d’actions pour diversifier vos placements à la dernière minute.

Vous voulez diversifier vos placements, bien entendu, mais vous ne devriez pas non plus prendre de décisions irréfléchies qui pourraient ne pas cadrer avec vos plans et philosophies de placement. La diversification donne de meilleurs résultats si vous le faites avant que la volatilité ne monte en flèche. En effet, les catégories d’actif évoluent à la hausse ou à la baisse à différents moments et, comme le montre le graphique, ces fluctuations peuvent parfois être importantes.

 

Pour ce qui est de ce qu’il faut faire maintenant, la solution est de ne rien faire. Vous devrez probablement rajuster votre portefeuille à un moment donné, peut-être en augmentant la diversification ou en abaissant votre niveau de tolérance au risque si vous vous sentez trop nerveux, mais ne le faites pas simplement pour réduire votre état de panique. Éteignez la télévision et faites plutôt une longue promenade.

Même s’il est important de lutter contre ses émotions et de comprendre comment les comportements peuvent influencer la façon dont on réagit à la volatilité des marchés, il est également impératif de garder à l’esprit certaines leçons de base en matière finances personnelles. Restez calme, concentrez-vous sur des objectifs à long terme, assurez-vous d’être diversifié avant qu’une crise ne survienne et vous pourriez même ne pas ressentir ces sentiments de malaise.

 

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