Stratégie d’actions et de titres à revenu fixe - Février 2024

BMO Gestion privée - 8 février 2024
La récession américaine promise de longue date peine à se matérialiser. Ainsi – comme le souligne l’éminente équipe des Études économiques BMO –, « les chiffres du PIB du quatrième trimestre témoignent d’une autre année d’activité solide, marquée par
Conseiller financier lors d'une réunion avec un couple âgé, examinant une tablette

La résilience remarquable de l’économie américaine et le marché de l’IA

La récession américaine promise de longue date peine à se matérialiser. Ainsi – comme le souligne l’éminente équipe des Études économiques BMO –, « les chiffres du PIB du quatrième trimestre témoignent d’une autre année d’activité solide, marquée par un allégement des pressions sur les prix (ce qui renforce l’idée d’une réduction des taux d’intérêt en 2024). La croissance est ressortie bien au-delà des attentes au quatrième trimestre, à 3,3 %, contribuant à un début de premier trimestre prometteur et ouvrant la voie à une poursuite de l’expansion en 2024. Cependant, la vigueur des dépenses de consommation continuant de doper l’activité économique, nous ne prévoyons pas que la banque centrale opérera un virage de sitôt et sommes toujours à l’aise avec le scénario d’une baisse de taux en juillet. » Selon notre expérience, une croissance plus vigoureuse que prévu et une inflation inférieure aux attentes ne sont pas les conditions nécessaires à un repli majeur du marché. C’est même tout le contraire.

Même si, comme nous l’avons souvent dit, les chiffres du PIB s’apparentent à de l’histoire ancienne du point de vue des marchés financiers, cette résilience est remarquable et laisse assurément présager de nouvelles hausses des prévisions consensuelles relatives à la croissance pour 2024, ce qui est très encourageant pour les bénéfices des sociétés et le marché boursier. La performance canadienne a été plus modeste, mais le fait que les États-Unis, de loin notre plus important partenaire commercial, affichent toujours une telle vigueur devrait contribuer à renforcer notre propre dynamisme économique.

Comme notre analyste technique Russ Visch l’a observé le 23 janvier, « ce qui ressort le plus de l’actualité boursière (de lundi), c’est la vigueur généralisée des cours (à la Bourse de New York, les valeurs en hausse l’ont emporté à trois contre une sur celles en baisse); en fait, les actions à faible et moyenne capitalisation ont surclassé le S&P 500. Dans l’ensemble, la généralisation de la reprise est la meilleure preuve de la durabilité des ruptures à la hausse de la semaine dernière. » Nous ne pourrions être davantage d’accord, et ajoutons que même si le marché a affiché une forte progression, le fait que les investisseurs n’en ont eu que pour les « Sept Magnifiques » et les actions liées à l’IA l’an dernier laisse de nombreuses possibilités de placement dans des secteurs moins attrayants et plus « terre à terre ».

C’est notamment le cas des actions financières, en particulier des actions de banques solides susceptibles de réduire leurs coûts et d’accroître leurs marges. Les actions de sociétés ferroviaires sont aussi intéressantes, car elles devraient tirer profit d’une inflexion des volumes cette année et d’une accélération connexe des tendances du BPA. Parmi les autres actions sensibles aux taux d’intérêt qui devraient enregistrer de bons résultats en 2024, figurent celles des secteurs des pipelines, des télécommunications, des services d’utilité publique et des FPI. Même s’il est encore un peu tôt pour se prononcer, le cuivre et le pétrole semblent aussi appelés à rebondir, au vu des perspectives d’accroissement de la demande au deuxième semestre.

La folie IA

Prenons un peu de recul. Le concept d’IA a beau exister depuis plus de 50 ans, nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant. En effet, l’accès aux mégadonnées, les ordinateurs très puissants et les progrès des algorithmes en permettent la mise en oeuvre à moindre coût et plus rapidement. En bref, l’IA désigne la simulation de l’intelligence humaine par des machines. Le développement de systèmes informatiques dotés de capacités semblables aux capacités humaines, comme la perception visuelle, la reconnaissance vocale, la prise de décision et la traduction. En pratique, l’IA est un ensemble de technologies qui facilitent la découverte et l’analyse d’informations dans le but de faire des prédictions et des recommandations, de faciliter la prise de décision et les interactions et d’automatiser certains processus. (Cette description provient de la dernière édition de notre ABC de l’intelligence artificielle. Veuillez communiquer avec votre conseiller en placement BMO Nesbitt Burns si vous voulez en obtenir un exemplaire.)

La courbe de croissance de l’IA est assurément très prononcée. Les fabricants de puces comme NVIDIA, AMD et Broadcom ont été les premiers à bénéficier de l’engouement du monde des affaires pour cette technologie exigeant des capacités de calcul considérables. Le marché boursier a déjà récompensé grassement ces actions, actualisant ainsi un scénario très optimiste en très peu de temps. Ayant été directement témoins de la bulle des technos au début des années 2000, nous savons que ce scénario est typique des nouveaux thèmes « vedettes » (les actions étant très avance sur les fondamentaux), ce qui justifie assurément d’être sélectif et de ne pas acheter à gros prix des titres portés par l’effet de mode.

L’IA n’en continue pas moins d’offrir des possibilités de placement. Certains chefs de file incontestés de cette technologie, comme Amazon et Google, affichent un niveau de valorisation raisonnable. D’autres actions technologiques bon marché, comme Qualcomm et IBM, sont également en bonne posture, comme le montrent les récents commentaires de la direction et l’évolution positive des commandes.

D’un point de vue plus macroéconomique, nous nous réjouissons des conséquences de l’IA sur la croissance et la productivité. Celles-ci pourraient être considérables car, selon nous, une croissance soutenue de la productivité est le « Saint Graal » en économie, car elle accroît le taux de croissance potentiel de l’économie tout en limitant la hausse de l’inflation. En essayant de quantifier cet impact, le cabinet de conseil McKinsey a récemment déterminé que l’IA générative et les autres technologies avaient le potentiel nécessaire pour automatiser des tâches qui absorbent actuellement 60 à 70 % du temps des employés, et qu’elles pourraient permettre une croissance de la productivité du travail de 0,1 à 0,6 % par an jusqu’en 2040, selon le taux d’adoption de la technologie et la réaffectation des employés à d’autres tâches.

À l’aide d’une autre méthodologie, McKinsey a également déterminé que l’adoption de l’IA pourrait faire grimper le PIB mondial (par le biais de ses effets directs et indirects) de pas moins de 13 billions de dollars US d’ici 2030, ce qui représente une croissance supplémentaire d’environ 1,2 % du PIB par an. Les sociétés ayant répondu à son sondage s’attendent à ce que l’IA générative crée des perturbations importantes, notamment en ce qui touche la main-d’oeuvre. Elles prévoient effectuer des compressions de personnel dans certains secteurs et déployer d’importants efforts de reconversion pour répondre aux besoins de compétences changeants.

Analyse technique

Fin janvier, alors que nous rassemblions nos idées, le S&P 500 était en voie de connaître sa plus forte remontée sur trois mois en presque quatre ans. En fait, au cours des 15 dernières années, la progression sur trois mois de l’indice n’a été supérieure qu’à deux occasions : 1) après le creux du marché baissier causé par la pandémie et 2) après le creux atteint lors de la crise du crédit, début 2009; il s’agit donc d’une performance exceptionnelle. Évidemment, le S&P 500 atteignant déjà un sommet absolu, beaucoup se demanderont si cette remontée peut se poursuivre bien longtemps. Bien que la taille de l’échantillon soit beaucoup trop faible pour qu’on puisse en tirer des conclusions statistiques fiables, les rebonds de 2009 et de 2020 donnent tout de même une bonne idée de ce qui pourrait se passer dans les prochains mois. Par exemple, après les gains spectaculaires de 2009 et 2020, le S&P 500 a affiché un rendement moyen de 14,41 % sur trois mois et de 21,23 % sur six mois.

Malgré sa remontée spectaculaire depuis le creux de fin octobre, il est tout à fait possible que le S&P 500 poursuive son ascension au cours des prochains mois. La bonne nouvelle est que c’est exactement ce que prévoit notre modèle d’anticipation à moyen terme : les indicateurs hebdomadaires de momentum de tous les principaux indices demeurent haussiers et laissent présager de nouveaux gains, les indicateurs d’ampleur basés sur des oscillateurs s’améliorent eux aussi après avoir émis leurs premiers signaux combinés d’achat depuis 2020, et la saisonnalité reste favorable jusqu’à un stade avancé du deuxième trimestre.

En ce qui concerne le potentiel de hausse, la récente clôture au-dessus du sommet de juillet, à 4 607, a permis d’établir une nouvelle cible haussière de 5 111 pour le S&P 500. Au Canada, fin décembre, l’indice composé S&P/TSX est sorti de la fourchette de négociation dans laquelle il était cantonné depuis un an. L’indice rencontrera une certaine résistance à son sommet historique de 22 213, mais la rupture au-dessus de 20 843 ouvrirait la voie à une nouvelle cible de 22 995. Les destinations les plus attrayantes pour les nouveaux investissements demeurent les secteurs sensibles aux taux d’intérêt comme les banques, les pipelines, les télécommunications, les services d’utilité publique et les FPI, qui devraient continuer de profiter du repli persistant des taux d’intérêt à long terme.

Une baisse anticipée des taux américains est-elle seulement envisageable?

Un des principaux facteurs expliquant la diminution des taux d’intérêt aux États-Unis ces derniers mois a été l’optimisme entourant un atterrissage en douceur, combiné au ralentissement de l’inflation. Cela a rendu une baisse de taux de la Réserve fédérale des États-Unis (la « Fed ») plus probable aux yeux du marché, ce qui n’est pas surprenant, considérant que, par le passé, la Fed a réduit ses taux six mois environ après leur hausse finale; or, la plus récente hausse a eu lieu l’été dernier. Nous reconnaissons que si l’inflation dictait à elle seule les décisions de politique monétaire, un signe clair que celle-ci se rapproche de la cible des 2 % justifierait une baisse plus rapide. Les dépenses personnelles de consommation (« DPC ») de base – l’indicateur d’inflation préféré de la Fed – se situant à proximité ou en deçà de 2 % depuis trois à six mois, les conditions sont réunies pour que la Fed commence à normaliser sa politique en la rapprochant du taux neutre.

Cependant, d’autres données ne cadrent peut-être pas encore avec un virage rapide qui risquerait de faire remonter l’inflation au-dessus du taux cible. La croissance, par exemple, continue de surprendre par sa vigueur : le PIB a progressé davantage que prévu au quatrième trimestre de 2023, ce qui a d’ailleurs incité de nombreux analystes – dont les économistes de BMO – à réviser à la hausse leurs prévisions pour 2024. Le resserrement annoncé des normes de crédit des banques et l’augmentation des défauts de remboursement sur les cartes de crédit méritent d’être surveillés, mais sont une conséquence normale de la hausse des taux d’intérêt et devraient contribuer à modérer la croissance économique. Le marché du travail a aussi continué de surprendre, le rapport de janvier témoignant d’une autre forte poussée des créations d’emplois alors que nous attendions une plus grande normalisation, au vu des nouvelles mises à pied annoncées. Si l’on combine les fortes hausses salariales (supérieures à 4 %), le rebond du nombre de postes à pourvoir à plus de 9 millions (ce qui dépasse les niveaux d’avant la pandémie) et le faible taux de chômage (3,7 %), les conditions d’un virage monétaire prochain sont loin d’être réunies.

Quoi que nous pensions, le débat sur les baisses de taux est loin d’être terminé, et l’histoire montre que la volatilité est généralement plus marquée aux points d’inflexion, à l’heure où nous attendons la première baisse de taux. Cela pourrait compliquer les décisions de placement, mais nous jugeons prudent de continuer de nous concentrer sur la duration cible des portefeuilles, plutôt que sur les taux obligataires. Une duration neutre à légèrement défensive comparativement à l’indice de référence d’un investisseur devrait à la fois procurer un revenu élevé et réduire l’exposition à la volatilité, tout en maintenant une exposition suffisante aux obligations à long terme si les conditions changent. En ce qui concerne les taux obligataires américains, ils sont peut-être en deçà des sommets de l’an dernier, compte tenu en particulier des espoirs de baisse des taux, mais ils demeurent attrayants, étant donné que les obligations du Trésor rapportent un minimum de 4 % peu importe l’échéance.

 

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