Stratégie d’actions et de titres à revenu fixe - Décembre 2023
BMO Gestion privée - 12 décembre 2023
Nous pensons que le marché peut encore monter d’ici la fin de l’année et par la suite, comme nous le prédisons depuis quelques mois malgré le pessimisme ambiant découlant de la conjoncture géopolitique et des perspectives économiques.
La configuration du marché semble positive à l’aube de 2024
Nous pensons que le marché peut encore monter d’ici la fin de l’année et par la suite, comme nous le prédisons depuis quelques mois malgré le pessimisme ambiant découlant de la conjoncture géopolitique et des perspectives économiques. Notre optimisme vient surtout du fait que la pression s’atténue sur les taux d’intérêt, comme nous l’expliquons ci-dessous, au moment où le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans est retombé autour de 4,4 % après avoir brièvement dépassé 5 %. Cette évolution est particulièrement porteuse pour les actions. Sans surprise, le marché a été dominé par les titres technologiques « à duration longue » (c.-à-d. à multiple élevé), mais la remontée s’est également étendue à d’autres secteurs et à d’autres actions. Voilà un signal encourageant qui est de bon augure pour le marché boursier canadien nettement sous-évalué qui compte peu de titres technologiques vedettes (à l’exception de Shopify).
Le pilonnage en règle qu’ont subi bien des actions de grande qualité sensibles aux taux d’intérêt cette année crée à notre avis une occasion d’achat irrésistible. En plus de présenter une importante marge de sécurité, ces actions offrent un rendement en dividendes robuste souvent concurrentiel par rapport aux obligations dans le nouveau régime de taux d’intérêt élevés. Dans certains cas, il serait également possible de tirer parti de ces sociétés de grande qualité en investissant dans leurs obligations – dont plusieurs se négocient à escompte, ce qui les rend encore plus attrayantes après impôt.
La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine (Fed) semblant s’être mises sur pause, nous entrons à notre avis dans une nouvelle ère de plus grande stabilité des taux. Nos analyses montrent que le marché tend à bien se comporter quand les taux d’intérêt sont stables, ce qui est logique puisque tant les négociateurs professionnels que les investisseurs moyens ont historiquement plébiscité la prévisibilité et la stabilité en faisant monter les valorisations. Ainsi, les investisseurs tendent à récompenser davantage les actions de « valeur » (banques, services d’utilité publique, producteurs d’énergie, etc.) que les actions de croissance onéreuses 12 mois après que les taux d’intérêt se sont stabilisés.
Si les taux à long terme sont en train de plafonner comme nous le croyons, cette évolution favorisera les actions de valeur auxquelles nous faisons allusion. En effet, la baisse des taux d’intérêt à long terme fait augmenter la valeur des flux de trésorerie futurs, entraînant une forte hausse de la valorisation des actions des sociétés ayant d’abondants flux de trésorerie disponibles. De plus, notre analyse des performances sectorielles après une progression de 3 % des taux à long terme montre, comme prévu, que les principaux bénéficiaires de ces rendements robustes sont les secteurs défensifs.
En juillet 2022, malgré l’avis contraire presque général, nous affirmions qu’une récession n’était pas inévitable. Sans exclure la possibilité d’une récession en 2024, notre modèle exclusif en réduit désormais la probabilité à tout juste au-dessus de 40 % (contre 60 % l’an dernier).
Notre opinion semble étayée par les commentaires qui accompagnent les déclarations de bénéfices récentes des entreprises américaines. Précisions d’emblée qu’il faut toujours prendre avec un grain de sel les prévisions des grandes sociétés cotées en bourse, lesquelles ont évidemment tout intérêt à se montrer optimistes pour accroître leur valeur pour les actionnaires. Néanmoins, pris dans leur ensemble, les commentaires des sociétés du palmarès Fortune 500 tous secteurs confondus procurent des éclairages intéressants : 1) l’inflation devient moins problématique; 2) une récession ne semble pas imminente et 3) les bénéfices se stabilisent de façon générale. Tout ceci fait contrepoids au concert de voix pessimistes qui s’est fait entendre toute l’année. Bref, les investisseurs doivent encore se montrer sélectifs, mais notre optimisme reste intact vis-à-vis des cours boursiers jusqu’à la fin de l’année.
Le marché du crédit continue de bénéficier de conditions favorables
Autre élément encourageant venant cette fois-ci du marché du crédit, les écarts des obligations de sociétés et les écarts des swaps sur défaillance de crédit se sont nettement resserrés le mois dernier. C’est une bonne indication que le marché des titres à revenu fixe redoute moins un ralentissement sérieux de l’économie dans un proche avenir. Parmi les facteurs qui portent cette tendance positive, on retrouve principalement la modération de l’inflation de l’IPC de base qui réduit nettement la nécessité de nouveaux relèvements des taux d’intérêt, ainsi que des taux obligataires attrayants, une structure de marché fiscalement avantageuse et la diminution des émissions d’obligations de sociétés. Tous ces vecteurs devraient continuer de soutenir les marchés du crédit durant la nouvelle année.
Objectivement, il faut s’attendre à une période de consolidation maintenant que les écarts se sont resserrés de plus de 10 % en moins de quatre semaines et frôlent – sinon atteignent – leurs niveaux les plus étroits depuis le début de l’année. Cependant, du point de vue des taux obligataires, les obligations de sociétés demeurent attrayantes puisqu’elles offrent une excellente combinaison d’amortissement du capital et de coupon qui continuera de favoriser le redressement de leur performance. Même les écarts de crédit des banques canadiennes, qui avaient subi l’impact négatif de la crise des banques régionales américaines le printemps dernier, se sont redressés dans un contexte plus difficile pour les bénéfices, indiquant que les marchés se tournent vers la reprise à venir, malgré les défis à court terme.
Nous nous attendons à une forte demande soutenue de la part des investisseurs désireux d’immobiliser des taux attrayants sur des échéances plus longues dans un marché des titres à revenu fixe actuellement plus avantageux sur le plan fiscal, ce qui constitue un de nos principaux thèmes de placement. Nous croyons aussi que la demande de titres à long terme pourrait augmenter de la part des investisseurs non imposables. Cela concerne particulièrement les titres du secteur financier, dont le prix est plus proche du pair (taux nominaux compris entre 4 % et 5 %) et qui n’ont pas entièrement participé à la dernière remontée, offrant une solution attrayante pour les comptes enregistrés et les comptes non imposables. Par exemple, une obligation bancaire subordonnée à 5 ans à faible taux nominal et à prix très inférieur à la valeur nominale peut être entre 20 et 25 points de base plus onéreuse qu’une obligation semblable à taux nominal actuel. Les taux des certificats de placement garanti étant récemment redescendus de leur sommet cyclique, et à l’approche de la haute saison de cotisation aux comptes enregistrés, les obligations à taux nominal actuel des institutions financières constituent une solution de rechange attrayante susceptible d’étayer les marchés du crédit durant les mois qui viennent.
Analyse technique
Alors que nous colligeons nos notes pour rédiger notre commentaire stratégique du mois, l’indice composé S&P/ TSX est en passe de connaître sa plus forte remontée sur trois semaines en deux ans et le S&P 500 s’apprête à afficher sa plus forte remontée sur trois semaines depuis le creux postpandémique du printemps 2020. Certains pourraient conclure qu’il ne reste qu’un faible potentiel de hausse durant la reprise actuelle, mais nous avons des raisons de penser que c’est tout le contraire qui est vrai.
Commençons par le taux américain à 10 ans. Le taux américain à 10 ans, principale source de faiblesse des marchés boursiers depuis le début de la correction cet été, s’est résolument retourné à la baisse et les indicateurs de momentum à court et à moyen terme émettent de nouveaux signaux de vente. Le taux à 10 ans pourrait trouver un certain soutien à 4,34 %, mais les dernières fois que les indicateurs de momentum à moyen terme ont basculé à partir d’un niveau aussi suracheté, le taux à 10 ans est retombé à sa moyenne mobile sur 200 jours, qui se situe actuellement à 3,99 %. Une telle évolution favoriserait massivement les actions.
De plus, l’étendue de la remontée récente a eu une incidence notable sur notre modèle d’anticipation à moyen terme, qui était négatif depuis le milieu de l’été. Il faudra encore quelques semaines pour que les indicateurs de momentum redeviennent entièrement positifs, mais les signaux d’achat de notre modèle se traduisent habituellement par des reprises qui durent de trois à six mois sinon plus. Plus tôt en novembre, la bourse de New York (NYSE) a connu une « poussée étendue » (breadth thrust), c’est-à-dire qu’elle est passée d’une ampleur très négative à une ampleur très positive en peu de temps; autrement dit, « tout le monde est de retour ». Depuis 1950, après de tels signaux, le S&P 500 a affiché un rendement moyen de 16,9 % sur six mois et 24,8 % sur 12 mois, avec une exactitude de 100 % dans les deux cas. Le résultat est encore plus impressionnant depuis la crise du crédit, avec un rendement de 36,7 % sur 12 mois.
Sur le plan de la confiance, à la fin novembre, le nombre d’investisseurs optimistes dans notre indicateur composite de confiance a connu sa plus forte augmentation sur trois semaines en plus de sept ans. Toutefois, la confiance demeure néanmoins bien en deçà des niveaux où elle devient un frein pour les actions (autrement dit, nous restons dans la zone où la hausse du nombre d’investisseurs optimistes signifie que des fonds supplémentaires sont investis dans les marchés boursiers, ce qui est évidemment une bonne chose).
Finalement, les marchés boursiers sont dans la période « idéale » de l’année. Historiquement, novembre a été le meilleur mois de l’année pour les indices S&P/TSX et S&P 500. Qui plus est, novembre à janvier ont été les trois mois consécutifs les plus favorables pour les actions, avec un rendement moyen de 4,30 % pour le S&P 500 et 4,33 % pour l’indice S&P/TSX. Ensemble, ces facteurs saisonniers très porteurs, l’embellie de notre modèle d’anticipation à moyen terme et un contexte de taux d’intérêt plus favorable font penser que les actions devraient rester orientées à la hausse pendant une bonne partie du premier trimestre de 2024.
Relativement à ce qu’il faut acheter, deux possibilités paraissent actuellement très prometteuses. Premièrement, nous sommes encore aux premiers stades d’un nouveau marché haussier cyclique où les secteurs procycliques du marché, plus sensibles à la conjoncture économique, continuent de surperformer. Il s’agit de l’industrie, de la consommation discrétionnaire, des technologies de l’information et des services de communication. De plus, si les taux d’intérêt à long terme évoluent comme nous le prévoyons, les actions sensibles aux taux d’intérêt devraient afficher une forte progression. Ceci revêt une importance particulière pour les investisseurs canadiens puisque ces actions représentent environ 38 % de la capitalisation de l’indice composé S&P/TSX.
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